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Une bonne entente dans le quartier est indispensable au vivre ensemble des générations

«Le fait que chacun se sente à l’aise dans son lieu de résidence est une condition importante à l’échange entre les générations. Le quartier joue un rôle essentiel à cet égard», a déclaré un soir de novembre 2018 Anne-Rose Barth, membre du Comité. Son association, la «Förderverein Generationenwohnen Bern-Solothurn», avait organisé une conférence sur le thème du voisinage.

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Photo: S. Fricke-Michel

La manifestation a suscité un intérêt plus grand qu’escompté: les quelque 60 sièges prévus ont été insuffisants et il a fallu en ajouter d’autres.

Katharina Barandun l’a résumé en quelques mots: «Les détritus, le bruit et la peur génèrent des conflits dans les quartiers et portent atteinte à la qualité de vie sur le lieu de résidence. Si vous vous sentez à l’aise dans un endroit, vous êtes moins enclins à déménager, vous faites preuve de considération et vous êtes davantage disposés à prendre soin de votre environnement.» En tant que Siedlungscoach (conseillère en cités et quartiers), Katharina Barandun accompagne différents processus de voisinage en Suisse alémanique. Dans des cités connues comme des «hotspots sociaux», les générations les plus diverses vivent côte à côte, parce que leurs conditions de vie ne permettent rien d’autre que cette situation de logement-là. Puis, il y a des personnes qui ont fait le choix de vivre dans un lotissement dit intergénérationnel et, elles aussi, dépendent d’une bonne entente entre voisins pour s’y sentir chez eux.

Leo Grunder travaille pour la «Vereinigung Berner Gemeinwesenarbeit», une association de travail communautaire. Cette organisation a accepté des mandats de prestations de la ville de Berne visant à améliorer la qualité de vie dans les quartiers. Lors de la soirée d’informations, Leo Grunder a fait remarquer: «Toutes les générations doivent s’exprimer et participer. Tout comme les adultes qui font plus que manger et dormir dans leur quartier, les enfants souffrent de la mauvaise humeur ambiante dans leur lieu de résidence.» Leo Grunder a expliqué que les enfants doivent souvent défendre leur terrain de jeu, que ce soit contre des enfants plus jeunes ou plus âgés. Que les enfants sont aussi très souvent victimes de violence verbale de la part d’adultes qui les insultent parce qu’ils se sentent dérangés par le comportement des enfants. Il en résulte des enfants et des jeunes insatisfaits et rebelles.

Les deux experts ont souligné qu’il n’y a pas que les trois générations – enfants, adultes et personnes âgées – mais que c’est plus complexe: Les jeunes adultes qui n’ont pas encore d’enfants ont des exigences autres, face à leur lieu de résidence, que les adultes qui travaillent par quarts et ceux dont les enfants devraient dormir la nuit; le retraité aime profiter de sa nouvelle liberté et il est bien possible qu’il s’insurge contre des dates fixes pour le jardinage en commun avec ses voisins; la dame âgée qui peine à marcher est heureuse de participer à un après-midi intergénérationnel où les gens de son quartier se retrouvent pour des jeux de société.

Afin de concilier les exigences, attentes et habitudes les plus diverses de toutes les générations, de plus en plus souvent, un expert neutre est sollicité – rémunéré par la municipalité, les propriétaires ou les deux. Selon les intervenants lors de la soirée d’informations, les différentes langues et cultures ne sont pas un obstacle: les voisins qui comprennent suffisamment l’allemand aiment traduire, sans oublier qu’il y a des pictogrammes, fort utiles.

«Il y a besoin de personnes-clés dans le quartier, de bons esprits», a déclaré Katharina Barandun. Des personnes de référence qui ramassent les détritus, plantent des fleurs, préparent le déjeuner pour les uns et aident les enfants des autres à faire leurs devoirs. Bénévolement. Katharina Barandun a confirmé que ces personnes modèles se trouvent, la plupart du temps, lors de réunions de quartier. Cependant, elle et son collègue Leo Grunder font souvent du porte-à-porte ou s’assoient sur des bancs du quartier pour chercher à entrer en conversation directe et à comprendre où sont les problèmes et quels résidents de toutes générations peuvent motiver les autres à créer un bon climat de voisinage.

Katharina Barandun a cité comme exemple l’action de quelques pères de famille qui, au milieu de la nuit, rejoignaient les fauteurs de troubles nocturnes sur le terrain de jeu afin de les calmer: «Si la police intervient, certes ces gens partent vite, mais ils sont aussi vite de retour dès que la police est repartie.» Selon Katharina Barandun, les pères de famille, par contre, qui suivent posément les événements, se sont avérés très efficaces. Apprendre à se connaître à l’occasion d’un événement détendu, tel que la Fête de quartier, est sympathique et facile et pour certains, c’est bien plus simple que de se présenter à une réunion des locataires.

Que ce soit avec ou sans l’appui de tiers professionnels, il semble utile de cultiver une bonne entente entre voisins si l’on veut que le vivre ensemble de plusieurs générations soit un succès.

 

Billet de blog de Susanna Fricke-Michel  

Comment les générations cohabitent-elles dans votre quartier? 

Autres projets intergénérationnels sur la plateforme d’Intergeneration:

 

1 Commentaire

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    J’ai passé toute ma vie dans de grandes maisons isolées, et nous nous sommes installés, depuis peu, dans un petit quartier résidentiel où je me rends compte de pleins de petites choses qui peut pourrir la vie ou la rendre agréable!

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