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Rapport «Workshop trinational sur les projets intergénérationnels»

Prof. Gisela Jakob de la Hochschule Darmstadt résume les activités de ce workshop comme suit:   

Les 30 et 31 mai 2013 au Gottlieb-Duttweiler-Institut de Rüschlikon près de Zurich, l’Académie suisse des sciences humaines et sociales et le Pour-cent culturel de la Migros ont organisé un workshop trinational sur les projets intergénérationnels. Neuf projets suisses, autrichiens et allemands y ont été présentés. La manifestation avait pour objectif d’identifier les facteurs de réussite pour le développement, la mise en œuvre et la durabilité des projets intergénérationnels. Etait en outre thématisée la question de savoir si et dans quelle mesure les projets intergénérationnels lancés en dehors des familles et sans l’intervention de l’Etat permettent de générer des relations fiables de solidarité entre des personnes appartenant à différentes générations.  

Un bref résumé et plusieurs questions encore sans réponses

Le workshop s’inscrit dans un mouvement de réflexion sur la portée et les limites des nouvelles relations entre les générations, sciemment mises en œuvre pour tenir compte des changements démographiques et sociétaux.  Il s’agit en outre d’élaborer les bases d’une véritable politique intergénérationnelle. J’ai l’impression qu’en Suisse, la thématique intergénérationnelle occupe une place particulière aux yeux du  public, des politiques et des scientifiques. Ainsi, en 2008, un premier «Generationenbericht Schweiz» a été publié, analysant les relations entre les générations et élaborant des propositions différenciées destinées aux milieux politiques. Autre exemple, le Rapport social, une publication régulière qui, en 2012, a porté sur les «Générations en jeu». Ensuite, la plateforme intergeneration.ch informe ses visiteurs sur les colloques et projets en lien avec les rapports intergénérationnels. Enfin, par l’intermédiaire de son Académie des générations, le Pour-cent culturel de la Migros soutient des projets et activités spécifiques, s’adressant notamment aux communes, afin d’assister des personnes initiatives lorsque celles-ci souhaitent développer des projets locaux. Il est ainsi tenu compte du fait que les activités intergénérationnelles sont considérées comme des tâches s’inscrivant dans le cadre du développement communal.

Pour le programme détaillé et les premiers résultats du workshop, veuillez consulter le site Internet de l’Académie des générations: http://www.generationenakademie.ch. Les contributions au workshop font actuellement l’objet d’un travail de composition en vue de leur publication en septembre.

Ce workshop a constitué un important forum, permettant de mieux connaître le côté pratique des projets intergénérationnels et d’échanger sur leur portée et leurs limites. Il n’est actuellement pas clair si de tels projets peuvent être suivis d’effets, ni si ces effets peuvent être durables. De même, il n’est pas défini si ces projets sont appropriés pour corriger l’actuelle tendance constatée dans la société et qui semble confirmer plutôt que les générations évoluent dans des univers morcelés. Dans ce contexte, un rôle spécifique reviendrait à des projets promouvant la thématique intergénérationnelle au niveau des jardins d’enfants ou des écoles, lieux où ces projets permettent à la jeunesse de réaliser des expériences intergénérationnelles en milieu scolaire. Autre point qu’il convient sans doute de stimuler: il faut ouvrir les organisations et institutions existantes à la thématique. Les services sociaux, ainsi que les institutions et autres organisations de l’Etat Providence (l’aide à l’enfance, l’aide à la jeunesse et l’aide aux personnes âgées), ciblent des générations spécifiques et renforcent ainsi le morcellement parmi celles-ci. Dans de nombreuses organisations civiles de type associatif, la thématique intergénérationnelle n’est pas encore à l’ordre du jour. Et il n’existe toujours pas de lien entre les discours portant sur la politique intergénérationnelle, d’une part, et sur la société civile, d’autre part.
Le workshop souhaite opérer un changement et s’inscrit dans un mouvement visant à reconsidérer la thématique intergénérationnelle, à ouvrir des lieux et à créer des espaces de rencontre pour les générations afin de stimuler une vraie politique intergénérationnelle. A mon avis, nous sommes encore au début d’un processus ouvert sur l’avenir. Les organisateurs ont le mérite d’avoir stimulé ce processus par leur workshop, ainsi que par d’autres activités pour lesquelles ils s’engagent. Pour conclure, je souhaiterais souligner l’ambiance de travail productive et motivante. En choisissant le Gottlieb-Duttweiler-Institut, les organisateurs ont conféré à ce workshop un cadre idéal. L’atmosphère y était à la fois détendue et valorisante. La présentation animée des divers projets a grandement favorisé un échange efficace.

 

Personne à contacter: gisela.jakob@h-da.de

Le rapport complet peut être demandé auprès de Bundesnetzwerk Bürgerschaftliches Engagement (BBE) ici.

Prof. Dr. Gisela Jakob

Gisela Jakob est professeure à la Hochschule Darmstadt, section des sciences sociales et du travail social. Ces domaines d'études s'étendent de la société civile et de l'engagement citoyen, à la promotion de l'engagement sur le plan communal et dans les organisations civiles, en passant par les services bénévoles.

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